L'œuvre d'art intitulée "Au Vélodrome" de Jean Metzinger, également connue sous les noms "Sur la piste cyclable" et "Le cycliste", est une représentation novatrice de la course Paris-Roubaix de 1912, mettant en vedette son vainqueur, Charles Crupelandt.
Ce tableau révolutionnaire fait de peinture, de collage et de sable marque le premier exemple de l'art moderne dépeignant un événement sportif spécifique avec son champion.

Au premier plan, un coureur cycliste sur route est représenté de manière unique, avec différentes transparences qui créent une confusion entre les distances proches et lointaines. Le cycliste semble presque transparent, permettant au spectateur de voir à travers lui, rappelant ainsi le style divisionniste de l'artiste. Le vélo lui-même semble se fondre entre l'individuel et le collectif, symbolisant leur unité.
La scène capture un instant décisif de la course, évoquant une série d'images capturées lors du sprint final.

La toile révèle également la présence d'un autre cycliste par la roue arrière à gauche dont le flou à l'intérieur évoque le mouvement et la vitesse. Metzinger joue avec des perspectives en superposant différentes positions du guidon et du cadre du vélo, créant une représentation du mouvement par l'absence. Ce jeu visuel invite l'observateur à réfléchir sur le passé, le présent et l'avenir.

Le tableau combine des éléments cubistes et futuristes, simplifiant les formes géométriques, juxtaposant des plans rotatifs pour définir l'espace, et incorporant des éléments de collage et de perspectives multiples. Il s'inscrit dans l'esthétique moderne de la machine et de la vitesse, capturant le dynamisme de l'époque.

"Au Vélodrome" immortalise les derniers moments de la Paris-Roubaix, une course notoirement difficile surnommée "L'enfer du Nord". Metzinger, pionnier de l'art moderne, a intégré ses idées de perspective multiple, de simultanéité et de quatrième dimension dans cette œuvre, démontrant ainsi sa capacité à rivaliser avec la tradition artistique classique française.